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Culture On peut se faire une idée de la culture de l’époque paléolithique au Musée d’archéologie à Sofia et au Musée national d’histoire à Sofia, ainsi qu’aux musées de province, notamment de Plovdiv, Stara Zagora et Nova Zagora, Varna, Roussé, Véliko Tarnovo, Razgrad, Vidin, Bourgas, etc. Parmi les plus intéressants monuments on peut citer: le tumulus de Karanovo (près de Nova Zagora) et les dessins magnifiques dans la caverne de Magoura (la grotte de Rabich). On peut trouver des restes de la culture paléolithique dans quelques grottes de Stara planina et des Rhodopes. Des traces de la culture paléolithique et néolithique sont visibles aux bords de la mer Noire - du cap de Kaliakra au Nord jusqu`à Achtopol au Sud. La plupart des fouilles révèlent un niveau élevé dans la maîtrise des matériaux: argile, caolin, pierre, bois, bronze, fer. Les récipients d’argile et encore d`autres objets de la vie quotidienne (trouvés près de Nova Zagora) datant de l`époque néolithique jusqu`à l`âge du bronze sont très intéressants. Voilà pourquoi, le tumulus de Karanovo (où l’on trouve sept couches archéologiques et culturelles) est appelé « l`arche de Noé » de la civilisation européenne. On y remarque les principaux styles de la civilisation méditerranéenne en formation, devenus un modèle pour le monde antique. Le trésor de Hotnitza, découvert près d’un village et datant de l`époque énéolithique tardive (2e moitié du 5e millénaire avant J.C.) et plus spécialement les fouilles de nécropole de Varna (de l`époque énéolitique tardive) sont une preuve incontestable pour la présence d`une civilisation développée en Europe du Sud-Est. Assez remarquables sont les dolmens (8e – 6e siècle avant J.C.) des Rhodopes de l`Est, de Strandja et de Sakar qui nous donnent une idée de la manière de construction des Thraces au début de l`âge du fer.
La culture des Thraces sur nos terres est présentée par des modèles exclusifs de l`art décoratif. La maîtrise des anciens Thraces dans le traitement de toutes sortes de métaux est unique. L`alliage de différents métaux dans un seul récipient et leur travail en filigrane sont de vraies provocations pour les chercheurs et les amateurs des antiquités de New York à Tokyo. Les plus connus sont les trésors de: Panagjurichté (en or), de Rogozen (en argent), de Valtchitran, le pégas volant de Svéchtary, les plateaux funèbres des tombeaux thraces. Les tombeauxmêmes, malgré l`influence hellénique, découvrent aussi les préférences architecturales des Thraces, leur esthétique et positions théologiques. Assez remarquables sont les chars volants du tombeau de Kazanlak et les caryatides du tombeau de Svéchtary. Les dernières fouilles archéologiques révèlent d’originalité de l`art thrace et ceci grâce à l`initiative personnelle et la bonne organisation d`un groupe d`archéologues sous la tutelle de Guéorgui Kitov. Leur travail révèle des côtés inconnus de la vie quotidienne des Thraces: les sacrifices, les coutumes funéraires, etc. On a étudié plus de 100 tombeaux et plus de 30 équipements architecturaux, plus de 5000 objets qui ont des valeurs scientifiques, artistiques et archéologiques. Les études sur les Thraces sont parfaitement bien présentées par Alexandre Fol, Bogdan Bogdanov et Ivan Marazov. La littérature scientifique qui concerne l`Antiquité thrace et l`hellénisme balkanique est déjà en abondance. Selon l’opinion d’Hérodote, les Thraces occupent une place secondaire par leur nombre et leur prestige culturel, par rapport aux Hindous. Les vestiges des cultures thraces, helléniques et romaines sont nombreux. On a découvert et restauré des villes entières telles qu`Augusta Trayana, Trimontium, Nikopolis ad Istrum, Pautalia, Akre, Mesembria, Apolonia, et plusieurs d`autres. Les musées de la Bulgarie sont riches en objets qui montrent les différents aspects de la vie, des objets militaires et de cultes; des statues, des pierres tombales et des monuments; masques, mosaïques, petites statuettes des anciens Dieux païens. Seule la capitale de Sofia a plus de 1500 ares des restes de l`ancienne Serdica. Au cours de chaque nouvelle construction dans le centre de la ville on découvre de nouvelles couches de l’ancienne culture.
Des savants considéraient la culture au centre des Balkans comme secondaire et satellite à la culture grecque. Les restes conservés à nos jours témoignent de l’existence d’une synthèse esthétique thrace en combinaison d’une esthétique étrangère. Le résultat des dernières fouilles archéologiques montre que jusqu`à l`époque de l`épanouissement des colonies égéennes au 5e siècle av. J.C., l’autonomie de la culture thrace est évidente par rapport à la culture grecque. Les célèbres panthéons grecs et romains adoptent une tierce partie de leurs Dieux des Thraces Dionysos Arès (Mars), Zagrei devient Zeus (Jupiter), Béndida devient Héra (Junon), etc. Les Thraces enrichissent non seulement les mythologies grecques et romaines par leurs Dieux, mais aussi par leurs mystères, les cultes sérieux et en partie par leurs fêtes dans le bassin de la Méditerranée et de la mer Noire. Les expositions des musées bulgares ont plusieurs anciens objets qui révèlent le monde des citadins et leur vie quotidienne. Les amphithéâtres et les thermes sont très intéressants. Les meilleurs sont à Plovdiv, Sofia et Varna. Les problèmes de l`Antiquité et de l`hellénisme balkanique sont largement étudiés par des savants bulgares et autres. Leurs écrits sont publiés en bulgare et en d’autres langues européennes depuis le milieu du 19e siècle jusqu`à nos jours.
Les invasions des Slaves et des anciens Bulgares, ainsi que l’organisation de l`Etat bulgare forment une nouvelle couche culturelle. L`écriture est remplacée par celle des anciens Bulgares, c.à.d. par le système de signes tamg. Les lettres grecques sont rarement utilisées: dans les textes bilingues des chroniques, ainsi que dans les textes relatifs aux guerres entre l`Empire romain d`Orient (Byzance) et la Bulgarie. Le déchiffrement de cette écriture peut être effectué partiellement à cause du manque de sources pour le fond lexical, ainsi que de textes bilingues et de système d’écriture. La plupart des images sont en fait gravées sur pierre. Une partie des signes se trouvent sur les fonds des coupes en céramique, sur des carrelages, des papyrus et parchemins byzantins et arabes, sur des vases de culte et des équipements de combat. Les objets de culte des anciens Bulgares et les appareils pour le calendrier sont aussi nombreux. Les Bulgares d’aujourd’hui ont conservé beaucoup de légendes, de chansons populaires et d’anciennes coutumes.
Les trésors d’or et de bronze qui datent de cette même époque sont toujours intéressants: le trésor de Nagy Szent Miklos, les bagues des souverains et des nobles bulgares (boïli, bagaïni, bagatouri), les restes des tombeaux des grands chefs militaires et des Khans, l`épée de Khan Koubrat et le trésor d’or de son tombeau, etc. Un groupe des savants modernes ont consacré leur vie à cette période de notre histoire culturelle, demeurée à l’ombre au cours de plusieurs années. Conformément à la politique pro-soviétique et pro-slave, les recherches sur les anciens Bulgares étaient négligées. Plusieurs savants comme Ivan Vénédikov, Slavi Dontchev, Peter Dobrev, Jordan Valtchev et les défunts Dimitar Stanichev et Dimitar Sassalov ont formulé des hypothèses sur l`ancienne patrie des tribus se déplaçant à cheval, sur leur culture, religion et langue. Le seul fait que le nom de la Bulgarie est conservé sur les Balkans indique que l`ethnie venue des plaines de l`Asie centrale a été forte et avec une culture prononcée. Il y a très peu de restes de la culture slave, parce que celle-ci avait servi des groupes ethniques tardifs. On puise des informations sur cette culture des chroniques byzantines et des inscriptions cyrilliques tardives.
La conversion des Bulgares s’avère une nouvelle période de l`histoire culturelle de la Bulgarie. Les monuments de la capitale Pliska et le chevalier de Madara (le plus grand basrelief en Europe) datent de la période qui précède le christianisme. A part cela, des églises et encore d’autres anciens monuments (Véliki Preslav, les villes au bord de la mer Noire et à intérieur du pays) datent de cette même période. Le neuvième siècle, appelé encore le « Siècle d`or » de la culture bulgare, est considéré comme le début de l’érudition bulgare. Des lettrés ont fait des traductions des livres chrétiens et en même temps, ont rédigé des homélies, des prières et des messes.
En cette occasion, il faut citer les noms de quelques écrivains remarquables : Tchernorizetz Hrabar, écrivain et théologien – on suppose que ce nom cache la personnalité du roi Siméon I; Joan Koukouzel Anguéloglasnija (avec la voix d`un ange), auteur de plusieurs chansons ; les élèves des frères Cyrillle et Méthode - Clément d’Ohrida, Sava, Naoum, Gorazde et Angelarius, canonisés comme saints par l`Eglise orthodoxe. Les quelques groupes ethniques faisant partie de la nation bulgare contribuent à l’enrichissement de cette même culture. Les coutumes et les chansons populaires, les contes et les proverbes, les devinettes conservés à nos jours, ont laissé une trace profonde dans la culture de la Bulgarie et de l`Europe.
Les monastères du début de l`époque chrétienne, parmi lesquels le plus majestueux est le monastère de Rila, fondé au début du 10e siècle rempart de l`esprit bulgare. La combinaison d’éléments centro-asiatiques, thraces et néochrétiens sur les chapiteaux et les colonnes des églises, dans l`architecture des villes et les plans des forteresses de cette époque est assez originale. Elle révèle les goûts raffinés des souverains bulgares et d’autre part, une culture portant une signification profonde et sans traces d’éclectisme non-civilisé, qui est caractéristique pour les peuples non policés.
On voit encore aujourd`hui des constructions romanes. En principe ce sont des églises orthodoxes de la période de la domination byzantine du 11e –12e siècle. Celles-ci ont changé d’aspect culturel, leurs peintures murales sont repeintes et actuellement fonctionnent en tant qu’églises. La culture du royaume bulgare après le pouvoir byzantin frappe par sa richesse et son identité culturelle unique. Les forteresses de Vidin, Tcherven, Béroé, Srédetz, Assenovgrad, Belogradtchik et encore d’autres villes médiévales sont souvent exploitées par des équipes cinématographiques pour le tournage de films historiques. Elles sont fréquentées par des élèves, des étudiants, des archéologues, des architectes. Elles ne sont pas tellement impressionnantes par leurs dimensions que par leur architecture et l`habileté de faire le choix des lieux stratégiques.
Les fresques dans les églises et les monastères de cette époque sont magnifiques. Celles de l`église de Bojana près de Sofia sont comparables à celles de la Renaissance, quoi que cette église bulgare a été construite un siècle et demi avant elles. Les monastères hésychastes près d`Ivanovo, le monastère d’Aladja et le monastère de Batchkovo frappent par la maîtrise des constructeurs, des peintres, des sculpteurs sur bois, et la superbe harmonie entre la nature et la mise en place de l’autel. Très majestueuse est l`ancienne ville des tzars à Véliko Tarnovo. Elle est située sur la colline de Tzarevetz, son plan architectural est incroyable, ainsi que ses murs, ses tours, ses constructions urbaines. Les églises et les monastères proches de la capitale, ainsi que l`ensemble du village Arbanassy frappent par leur beauté et cachent la gloire des souverains bulgares, leur culture élevée et leur manière de penser. On trouve sur les fresques des églises et des monastères des scènes diaboliques, théâtrales et de danse. Ces fresques - qui révèlent le bogomilisme - sont un témoignage vivant de l`histoire culturelle bulgare, un manuel inédit de l`orthodoxie.
La littérature de cette période est remarquable. Les plus célèbres littéraires sont: le Presbytère Kosma et le Patriarche Euthyme, pères spirituels des Bulgares. On a conservé des chants de cette époque qui font partie du répértoire chorale des églises. La Bulgarie a eu beaucoup de succès dans ce domaine à l’étranger. Les livres à notes marginales et les copies des évangéliaires sont exposés dans les grands musées étrangers. Le plus célèbre est l`Evangéliaire de Londres de l`époque du tzar Ivan Alexandre, dont la calligraphie, les lettres majuscules à courbes extraordinaires, les ornementations et les dessins rivalisent avec les chefs d`œuvres mondiales.
Les invasions ottomanes déterminent le déclin de la culture bulgare. On commence la construction intensive de mosquées et de bâtiments en style oriental, dont une partie est restée intacte jusqu`aujourd`hui. Dans les premières décennies de la domination étrangère il y a une interdiction de bâtir des églises orthodoxes. On permet depuis leurs constructions, mais à condition qu’elles soient enterrées et pas plus hautes que la taille d`un militaire turc à cheval. L`art calligraphique et marginal se développe dans les monastères, loin des regards des Turcs. La construction de nouveaux monastères commence à peine aux 17e –18e siècle avec l`autorisation spéciale de la Sublime Porte. Y sont créées des écoles d’art et d’iconographie, de sculpture sur bois, de construction d’églises et de monastères. A part le canon de l`église bulgare autocéphale, il y a le canon de l`orthodoxie grecque d’après lequel les inscriptions sur les icônes et la langue de la messe doivent être en langue grecque. La lutte pour l`indépendance de l`Eglise continue plus d´un siècle et se termine en faveur des Bulgares (1860). Cela donne un nouvel essor aux écoles d`art et d’iconographie, ainsi qu’à la sculpture sur bois. Les plus célèbres entre elles sont les écoles de Triavna, Debar et Bansko.
Le nom de Zahari Zograf est largement répandu. Ses élèves créent un nouveau style dans l`art iconographique: sur les icônes apparaissent déjà des visages des gens ordinaires, ainsi que des donateurs et des riches mécènes de la vie spirituelle en Bulgarie. On commence à célébrer de nouveau les fêtes presque oubliées. Le folklore rituel et férié est en plein épanouissement. On chante des chansons qui célèbrent des héros populaires, des haïdouks, des combats, le travail, l`amour, la nature et Dieu. A cette époque commence l’Eveil national. Alors, apparaît l’Histoire » slavijanobalgarskaja » du moine Païssij qui évoque la glorieuse histoire des Bulgares en cherchant à éveiller leur conscience nationale et esprit de liberté. Ce petit livre avec ses nombreuses copies a été très répandu parmi les Bulgares et a été très utile pour eux. Son influence ne peut pas être comparée aux insurrections qui n’ont pas réussi. Les histoires bulgares écrites par Petar Bogdan et Blasius Kleiner sont rédigées avant celle de Paissij, mais ont été connues par un nombre restreint d`intellectuels en exil.
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